Ami sudiste, toi qui aime le soleil, la mer et les pinèdes, tu ne sais pas quoi faire de tes samedis soirs? On n’a, pour le moment, pas grand chose à te proposer pour les autres veilles de dimanche de l’année mais sache que ce 17 Janvier (c’est bientôt, en fait, c’est presque demain), les Charles Dexter Ward investiront le Cargo de Nuit à Arles. Derrière ce pseudonyme Lovecraftien se dissimule un groupe vieux de vingt ans d’âge qui a enchaîné dans les années 90 plus d’une cinquantaine de dates, dont des premières parties de Noir Désir et Gamine, jusqu’au cambriolage de leur local et le vol de leur matériel.
Finalement peu surprenant au vu du nom d’un groupe inspiré du maître de Providence (ainsi, selon la litanie de Cthulhu « N’est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort »), le groupe repart de plus belle en 2013 bien décidé à asséner une musique « genre New Wave anglaise, rock à guitares, où on sent l’écho des Smiths, des Bunnymen ou de Joy Division… Genre lignes musicales stylées, mais puissance intacte. Genre non dénué d’un certain classicisme rock. Avec des guitares comme il faut, une voix et des textes pouvant évoquer Bashung, traduisant une âme romantique, en sa jeunesse et ses déchirements éternels. Un groupe d’hommes et de musiciens mûrs, donc, jouant avec une certaine allure de l’esthétique de la maturité, mais qui en incarnent toute la fraîcheur, toute la vigueur, neuves à nouveau … De la musique de jeune qui a pris de la bouteille, en quelque sorte ! Experienced, comme nous, les punks not dead » dixit l’écrivain marseillais Serge Scotto.
Détail bonus qui tue: l’un de nos collaborateurs joue de la gratte dans ce groupe. Et quelque chose nous dit que si vous le coincez après le concert, il vous parlera avec passion de la vie et la mort de Syd Barrett. On l’imagine bien aussi écrire le lendemain une review du concert dans lequel il aura lui-même joué; au soleil, dans une chaise longue, un verre de rosé à la main, le bruit de la mer pas si loin.
Grand consommateur de Baby Carottes et de sorbets au yuzu, j’assume fièrement mon ultra dépendance au doux-amer, à l’électropop bancale et chétive, aux musiciens petits bras ainsi qu’aux formes épurées du grand Steve Ditko. A part cela? Il y avait péno sur Nilmar.