Depuis que le line-up du projet Piano Magic s’est stabilisé derrière son créateur Glen Johnson, il y a un peu plus de quatre ans, les sorties du combo – si elles faisaient honneur à son savoir-faire et son talent, et si le son en avait gardé la singularité – s’étaient quelque peu enracinées dans un format pop-rock davantage destiné au live qu’au songwriting alambiqué de l’époque Troubled Sleep ou Low Birth Weight. Premier album à sortir sous son propre nom, le Details Not Recorded de Glen Johnson le montre sous une nouvelle facette, différente encore de celles que laissaient entrevoir ses projets comme Textile Ranch ou encore Future Conditional et leurs expérimentations électroniques.
Avec Details Not Recorded, Glen semble livrer une part plus intime et introvertie de sa personnalité; sur « I Know You Know My Name » notamment, dont le titre en « clin d’oeil », sied particulièrement au contexte; explorant encore en profondeur cette fascination pour les personnages cultivant le paradoxe entre le repoussant et l’attendrissant, entre hideur et beauté intérieure (John Merrick, Jekyll & Hyde); paradoxe déjà évoqué dans Part Monster et qui se prolonge ici sur « My Horror Mask ».
L’instrumentation de l’album apporte également toute sa fraîcheur; si rien ici n’est fait pour désarçonner l’aficionado de Piano Magic ou Textile Ranch, les chansons s’inscrivent dans un registre plus doux, peut-être moins extravagant que sur les autres projets du monsieur, sans être moins habitées ni moins personnelles pour autant. Chaque mélodie est pensée, placée, chaque son semble tomber exactement à sa place, et on oublie vite le coté lo-fi du disque pour se laisser emmener au gré des voix blanches et mélancoliques de Glen, ou d’Angèle David-Guillou qui est une fois de plus présente au chant pour notre grand plaisir. On retrouve également Jérome Tcherneyan pour quelques percussions entre les machines discrètes, les violons, et les guitares feutrées et diaphanes qui confèrent à Details Not Recorded son atmosphère intime et voluptueuse.
Mention « très bien » à l’artwork du disque pour finir, auquel un soin très méticuleux (trop?) a été apporté.
En écoute: « My Horror Mask »
[audio:http://mymadworld.free.fr/fb/gj_mhm.mp3]
cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).