On se souvient encore du mémorable Psyence fiction, sorti en 1999, qui fit l’effet d’une véritable bombe lors de sa sortie. Aidé par DJ Shadow, le projet electro de James Lavelle faisait appel à la crème de la musique pop et apparentés (en les personnes de Thom Yorke, Richard Ashcroft, Alice Temple, Mike D des Beastie Boys…pour ne citer qu’eux). Le résultat fut déjà une réussite, un mélange parfait de sonorités trip-hop, electro, hip-hop et rock, brisant les barrières, abattant les frontières entre les styles avec une maîtrise et une facilité déconcertante.
UNKLE revient avec un nouvel album, aux collaborations toujours aussi alléchantes… En effet, cette fois-ci, Lavelle s’est offert les services de Josh Homme (Queens Of The Stone Age), Ian Astbury (The Cult) et 3D (Massive Attack)… Un panel d’artistes qui laisse envisager une tracklist pour le moins variée.
L’album nous entraîne dès les premières secondes dans une déferlante rock instrumental (Chemistry), aux guitares inspirées, laissant présager un retour vers quelque chose de plus « couillu » que ce à quoi l’anglais nous a habitué par le passé; mais ne nous laissons pas avoir au jeu des impressions: Hold My Hand, le titre suivant, se ballade entre cold wave et pop et rythmée, quelque part entre Jesus & Mary Chain et New Order. Josh Homme fait ensuite son entrée sur Restless, et co-signe un morceau très linéaire, (on s’attendait à autre chose, même si la voix du garçon colle parfaitement à la musique) qui parvient tout de même à se réveiller sur la dernière minute, mais au final reste un peu ennuyeux par moments. On retiendra plutôt les titres Burn my shadow, que la voix fantômatique de Ian Astbury sublime littéralement, Broken – délicieusement eighties, rappelant parfois Talk Talk à sa meilleure époque – ou Twilight, sur lequel plane une légère tension, toute en retenue…
Comme Psyence Fiction à l’époque, War Stories tient en son sein quelques morceaux totalement réussis, que l’on a aucun problème à qualifier de vraiment excellents, mais ne parvient pas vraiment à convaincre sur la longueur. Peut être sa variété de styles un peu trop large (on passe quasiment du punk rock à des titres ambient éthérés au possible) le rend-elle difficilement compréhensible, dur à suivre en quelque sorte. Sans doute faut il être capable de changer rapidement d’humeur pour apprécier pleinement cet album, qui reste tout de même – à l’image des précédentes oeuvres de LaVelle – d’un intérêt certain.
En écoute: « Twilight »
[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/Unkle_Twilight.mp3]
cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).